Le film

Synopsis

Semeuses de joie est un film né de ma rencontre avec onze nonnes bouddhistes du Zanskar, vallée himalayenne perchée à 3700 mètres. Elles n’ont guère eu d’éducation et certaines n’avaient jamais quitté leurs montagnes. Je leur ai promis une découverte de l’Inde, leur pays, toutes ensemble. Ce film raconte notre amitié, la réalisation de ce rêve et ses répercussions. Il est un hommage au coeur remarquable de onze femmes à la joie contagieuse. Il est également une confrontation pour ces nonnes entre l’isolement d’un hiver himalayen et une vie moderne acquise à la globalisation, entre le bonheur et la connaissance…

Par-delà les cols, notre aventure sondera le cœur de ces femmes, caressera le secret de leur joie et du singulier respect qu’elles offrent sans distinction. Il s’agira de s’interroger sur l’avenir d’un mode de vie et de pensée face à une modernité pressante. Comment percevons nous les choses ? Quel regard portons- nous sur les autres et sur nos convictions ? Comment vivons-nous l’instant qui s’offre à nous ?

Je dévoile ici quelques SECRETS du film et vous présente son EQUIPE !
    Car on ne réalise jamais un film tout seul !
  • ARIANE LE COUTEUR, productrice géniale à L’ENVOL productions et UN FILM A LA PATTE. Sans son amitié et sa persévérance, ce film n’aurait jamais vu le jour. Je lui suis infiniement reconnsaissante de nous avoir toutes si bien accompagnées avec son professionnalisme, son expérience et sa bienveillance dans cette folle aventure. Elle est venue de façon personnelle avec Patrick THIERRY son compagnon, ainsi qu’lsabelle MORAND (France 5) et sa fille présenter le film à Tungri, au Zanskar, avant qu’il ne soit diffusé en France. Si ce film a servi aussi bien la nonnreie, c’est aussi grâce à elle ! MERCI, JULLEY JU !
  • Alexandre AUQUE fut notre monteur. Si ce film vous semble réussi, c’est aussi grâce à son regard et son « doigté ». Il m’a accompagnée en cours de montage au Zanskar rencontrer les nonnes et peaufiner le travail sur la musique et la narration du film. Nous avons tout partagé durant près de 3 mois pour assembler les images des Semeuses.
  • Pierre ESTEVE a réalisé la très belle musique originale du film (guitare et luth tibétain). Il a mis en musique la chanson Bakula, chanson populaire ladakhie que je chante à plusieurs reprises au cours du film et notamment sur le générique. Il est parti de la base de travail réalisée par Katie FREEZE qui était alors en résidence de pratique du luth tibétain à Leh.

 

  • RENO MARCA a un talent fou. Il a réalisé les cartes et le graphiqme et notamment le superbe titre des Semeuses (et celui de THIGSPA, gracieusemement, merci les amis MARCAs !)
  • FAWAZ est l’homme de toutes les mauvaises passes, celui qui règle tous nos problèmes techniques sans jamais perdre le sourire !
  • Au mixage (et son travail fut rude), Roger DUPUIS a oeuvré dans les moindres détails du son
  • Pour l’Etalonnage, et le rendu des couleurs, ce fut Arnaud LAMBERT aux manettes d’un immense joystick.
  • Et enfin, pour le beau graphisme de l’affiche et du DVD : Marianne TRINTZIUS.

Ce film est à l’image des liens d’amitiés tissés dans l’aventure !

Un film à 3 dimensions

J’ai choisi le tracé de ce périple. Les nonnes m’ont accordé leur entière confiance avec pour seule requête de faire halte dans les grands monastères tibétains et les lieux bouddhistes historiques d’importance.
Ce voyage est un pèlerinage sur les traces de Gautama Bouddha, mais il est surtout une découverte de l’incroyable diversité de leur pays.

Le voyage est une première pour mes amies. Certaines n’avaient jamais quitté leur vallée, et celles qui ont eu la chance de voyager n’avaient fait halte que dans les grands lieux bouddhistes: Daramsala ou Bodgaya. Aucune n’avait jamais franchi la frontière indienne. Elles ont ainsi eu la chance de découvrir des univers aussi différents que le Rajasthan, les rives sacrées (et polluées) du Gange, des mégalopoles modernes et frénétiques, l’Océan Indien et le sud merveilleux, le Sikkim cousin.

Ce voyage est un cadeau de ma part pour ces femmes. Je l’espère aussi promesse d’éducation future pour celles qui n’ont pas eu la chance de recevoir un enseignement, fut-il religieux ou laïque. Je l’espère également source de connaissances et de force pour affronter les bouleversements futurs de leur vallée annoncés par les nouvelles routes.

Le Bouddhisme est un élément majeur de la vie himalayenne, mais aussi de l’Inde, de son histoire. Une forte « connivence » lie bouddhisme et hindouisme. L’Inde recèle de nombreux monastères, de vestiges et de lieux sacrés : ils seront les pierres angulaires du voyage, et de fait, étapes marquantes du voyage pour les nonnes.

Ces visites à connotation spirituelle, le contact avec d’autres religions, la rencontre de maîtres, les temps de prière et de recueillement, mais aussi les préparatifs, « l’abandon du monastère » ou enfin, le mois de prière annuel au retour à la nonnerie (Molam)… Voilà autant de fenêtres sur le bouddhisme himalayen qui permettent de confronter son héritage – vécu et perçu par les nonnes de Tungri – et son orientation ou adaptation moderne.

Par exemple : quel est le rôle et la place d’une nonne dans un univers gouverné par de très grands monastères ? Car si la femme jouit d’une place relativement forte dans la société traditionnelle tibétaine, il n’en est pas de même dans le monde religieux, où les nonnes commencent à peine à profiter d’un peu d’indépendance, de hautes études et de finances pour échapper à une certaine forme de servitude qui leur fut imposée durant des siècles.

C’est au coeur d’un périple au long cours à travers l’Asie, en 2004-2005, du lac Baikal au golfe du Bengale que j’ai vécu un premier hiver complet dans la vallée himalayenne du Zanskar, et notamment au village de Tungri et à sa nonnerie.

Sédentaire durant 6 mois dans une vallée complètement fermée durant la saison hivernale, j’ai appris la langue, les gestes quotidiens, travaillé comme porteuse sur le fleuve gelé et enseigné à l’école gouvernementale et aux nonnes.

Cette immersion himalayenne fut un chapitre particulièrement marquant dans ma vie: un hiver hors du temps, en accord avec la nature et toutes les générations présentes, un hiver à rire, à contempler, à réfléchir… Un hiver sans guère de consommation polluante, ni pour l’âme, ni pour l’environnement.

J’y ai rencontré onze nonnes bouddhistes âgées de 27 à 80 ans, toutes originaires de Tungri et des hameaux voisins. Elles ont choisi la voie monastique à l’adolescence et vivent ensemble à la nonnerie dans une harmonie remarquable. Leur coeur et leur joie ont chamboulé ma vie.

Depuis, chaque année, je les retrouve…

Un film en 3 actes

La vie dicte aux hommes ses lois, qui ne sont écrites nulle part.
Mikhaël Aleksandrovitch Cholokhov

Inutile de présenter l’hiver himalayen, Ollivier Fölmi, Marianne Chaud, les Lapied ou d’autres ont remarquablement abordé cette période à la fois rude et calme d’une vallée isolée par la neige.

L’hiver impose encore ses lois et son rythme; pour beaucoup, celui de longs et doux travaux comme le filage de la laine, ou celui de la prière.

Ce temps sera celui des préparatifs. Nous faisons connaissance avec les personnages et leur univers. L’excitation grandit à l’approche du départ. Mais il faudra quitter le monastère, une première, et le laisser aux mains d’un moine et de parents qui ont accepté de s’en occuper, et d’y accomplir les offrandes  quotidiennes.

Pour quitter la vallée, il faudra emprunter la « piste de la fée »: le tchadar ou fleuve Zanskar partiellement gelé dans les gorges. Une route en construction a considérablement réduit la durée de marche; elle condamne peu à peu cet axe grandiose et insolite, avec l’espérance de relier enfin le Zanskar à sa suzeraine de cœur, Leh, capitale du Ladakh. C’est là que les nonnes recevront leur baptême de l’air pour rejoindre Delhi !

J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir.
Rimbaud

Ce voyage sera pour les nonnes l’occasion de découvrir des univers marquants qui offrent une large vitrine sur le monde. Nous visiterons bien sûr les lieux bouddhistes importants pour les nonnes, mais il s’agira surtout de découvrir l’incroyable diversité de leur pays: le Gange sacré et pollué, les bidonvilles de Calcutta, l’œuvre de mère Teresa, le Rajasthan flamboyant, les splendeurs du sud et de l’Inde coloniale, la jungle des îles Andamanes… Les nonnes nous offrent leur regard sur le monde, regard sculpté par un mode de vie et de pensé bien différent du nôtre.

« Nous sommes des ânes, nous ne savons rien, ne parlons pas anglais…! » Voilà ce que pensent des Zanskaris au contact d’occidentaux « beaux et savants », sponsors ou trekkeurs de passage. Le voyage permettra peut-être aux nonnes de gagner en confiance et en connaissance, de ne plus se sentir submergées par une culture dont elles ne possèdent pas toujours les clefs de lecture.

Se vaincre soi-même, rendre à son cœur l’honnêteté qu’il tenait de la nature, voilà la vertu parfaite…
Il dépend de chacun d’être parfaitement vertueux.
Confucius

La connaissance et la prière sont des piliers essentiels dans la vie d’un religieux. A la nonnerie de Tungri : point d’école ; les nonnes ont appris elles-mêmes, à l’aide de quelques moines volontaires, dont le lama Motup, gardien du monastère durant le voyage, et le lama Nordrup, ami et guide de Michel Peissel, qui demeure à Tungri et est un lama avancé en terme de méditation et d’éducation. A leur rencontre, et d’autres encore, nous approfondirons le rôle des nonnes au Zanskar et ses diverses réalités.

Le retour sera également le temps du Molam, un mois de prière continu, de méditation, un mois de partage intense entre les nonnes, mais aussi avec villageois, familles et amis qui défilent avec leurs offrandes à la nonnerie durant cette célébration annuelle. Les nonnes n’ont pas hésité à déplacer ce mois d’ordinaire hivernal au début de l’été, à notre retour du périple. Cet évènement permettra de lier prière et réflexion, partage et souvenirs, valeurs et interrogations. Et tout autour, c’est un village foisonnant d’activités estivales qui se dévoilera.

Enfin, le Molam offrira aux spectateurs, je l’espère, quelques clefs de joie et de compassion, comme il le fut pour moi, lorsque j’appris à lire et réciter les prières avec les nonnes et me laissai infuser de pensées ouvertes et nourricières.

Ils m’ont aidé en offrant leur temps, leur expérience ou simplement leurs contacts. MERCI !
  • Marianne Chaud a bien voulu accepter d’être la marraine de ce projet, elle est surtout ma guide et conseillère; une source d’inspiration, un regard sensible et unique ! Elle a réalisé parmi les plus beaux films sur le Zanskar (Himalaya: terre de femme, les chemins du ciel, la nuit nomade…)
  • La Famille Lapied, et l’enthousiasme de Véronique, leur fille amoureuse du Zanskar, fut également une aide précieuse et encourageante. Cette famille réalise de très beaux films de montagnes, de bergers, du Zanskar (le fleuve gelé, Dolma du bout du monde…) avec un regard franc et une implication de chaque instant, rare et exigeante. Je leur ai acheté ma caméra.
  • Olivier Föllmi, photographe
  • Erik Ménard, ingénieur du son
  • Patrick Thierry, professeur à l’école Gobelins
  • Daniel Keyling, professeur de lettres et de cinéma
  • Martin Graff, réalisateur, écrivain alsacien
  • Franck Dumesnil, formateur audiovisuel
  • L’explorateur et réalisateur Christian Clot
  • Claire et Reno Marca, auteurs et dessinateurs
  • Patrick Segal, écrivain, cinéaste et homme politique
  • Christine Janin, Médecin et Alpiniste, Association « A chacun son Everest »
  • Laurent Bignolas, présentateur France 0
  • Gérard Roso, foreur et ingénieur
  • Bernard Ollivier, journaliste, écrivain, Association « Seuil »
  • David Perrier, réalisateur (Home…)
  • Laurent Chevallier, réalisateur
  • Les frères La Tullaye, aventuriers et réalisateurs
  • François Piccard, aventurier et réalisateur
  • Michel Basile, caméraman (France 2 et 3)
  • Raymond Jost, fondateur du Secrétariat International de l’Eau
  • Jean Quintard, journaliste à France TV
  • Denis Chastel, ingénieur du son à RFI
  • Patrick Filleux, journaliste à l’Agence France Presse
  • Sylvain Tesson, écrivain-voyageur
  • Anne-Marie Sangla, monteuse
  • La Société de Géographie et la Société des Explorateurs français (dont je suis membre).