L’histoire

L’association Thigspa est née en février 2012, à l’initiative de Caroline Riegel, avec l’idée d’utiliser le film et ses éventuels bénéfices pour aider la nonnerie de Tungri.

Le nom « Thigspa » signifie « Goutte d’eau » en Tibétain. Il fait référence aux « pérégrinations d’une goutte d’eau », le voyage de Caroline à travers l’Asie, entre Mars 2004 et Décembre 2005. C’est au cours de ce périple qu’elle fit connaissance avec le Zanskar, ses habitants, et les nonnes de Tungri.

L’aventure du film s’est révélée longue et l’association a pris son temps avant de développer son premier projet: la construction de l’école à la nonnerie de Tungri. Mais au final, nous avons toutes été dépassées par nos rêves.

Le projet de construction des bâtiments scolaires s’est avéré nécessaire avec l’ouverture (pendant que nous étions aux îles Andaman) d’une école primaire pour futures nonnes par le CIBS (Central Institute of Buddhist Studies) à Leh, capitale du Ladakh.

Ce projet a souhaité renforcer une dynamique encourageante, portée par un groupe de nonnes remarquables, des villageois impliqués et volontaires, un voyage extraordinaire, des anges gardiens venus d’ailleurs comme Lekshe Tsomo, nonne américaine (Jamyang Fundation)… C’est une telle convergence d’énergies qui offrent un avenir à ce lieu, héritage d’un autre temps.

Car sans école, les petites nonneries de si peu de ressources, nichées dans ces contrées rudes et isolées, n’ont guère d’espoir de s’adapter au monde moderne. A Tungri, aucune jeune nonne n’était venue depuis plus de quinze ans. Désormais, les parents envoient leurs enfants dans les écoles privées avec l’espoir qu’ils décrochent un poste gouvernemental (devenu rare), ou dans les grands et riches monastères de Dharamsala ou du Sud de l’Inde, où les enfants sont entièrement pris en charge. Peu d’entre eux reviennent au Zanskar enseigner à leur tour, si bien que les petites gompa traditionnelles, véritable héritage de la culture tibétaine, meurent à petit feu…

La concurrence est rude en Inde et tous les écoliers n’auront pas la chance de trouver un travail dans leur vallée. Maintenir un équilibre entre voie monastique, voie paysanne et travail salarié semble donc essentiel dans un lieu comme le Zanskar. Tout comme offrir une diversité de parcours de vie et d’étude. Aujourd’hui, avec un ancrage des jeunes années d’étude dans leur vallée natale, c’est aussi l’espoir que ces futures nonnes reviennent prier, enseigner et garder en vie ce lieu héritage d’histoire et de sagesse.